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La crise touche plus fortement les familles monoparentales, selon le Crédoc

Le Crédoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie), a rendu public aujourd'hui son "baromètre social" qui, compare, à travers quelque 80 questions, les conséquences de la crise sur les ménages moyens et ceux qui vivent sous le seuil de pauvreté (880 euros par mois pour une personne seule). "Tous les Français disent ressentir les effets de la crise, mais celle-ci touche essentiellement les plus faibles", a déclaré Matthieu Angotti, co-auteur de l'enquête, citant plusieurs "facteurs de fragilité" : avoir de faibles revenus, avoir moins de trente ans, des enfants, être chômage ou locataire.

La crise frappe essentiellement les ménages pauvres, dont plus de la moitié n'ont que 250 euros par mois pour vivre une fois payées les dépenses fixes, révèle la première enquête globale sur les effets de la crise sur les Français, réalisée à la demande de Martin Hirsch.

La situation de loin la plus critique est celle des familles monoparentales.

Plus de la moitié (56%) des ménages pauvres interrogés, représentatifs de 8 millions de ménages vivant sous le seuil de pauvreté, déclarent avoir moins de 250 euros par mois, une fois les dépenses fixes payées (logement, crédits, téléphone ...).

Près de 15% de ces ménages sont même en négatif, et s'endettent un peu plus chaque mois. 16% déclarent être en surendettement, contre 7% de la population générale.

70% des ménages pauvres disent s'en sortir difficilement, contre 32% de l'ensemble de la population.

Dans ce contexte, si 40% des ménages en général ont puisé dans leur épargne plus que d'habitude les trois derniers mois, 28% des ménages pauvres ont été à découvert plus que d'habitude, contre 17% pour l'ensemble.

En matière de consommation, là encore, les ménages pauvres se distinguent.

52% des ménages pauvres ont annulé ou retardé les trois derniers mois une dépense importante contre 40% globalement, 51% se sont imposés plus de restrictions que d'habitude (39% de la population générale).

Globalement, les Français ont restreint les vacances et les loisirs, l'habillement, l'électroménager.

Les plus pauvres se restreignent aussi sur les dépenses alimentaires (66%), diminuant la consommation de viande et de poisson, de fruits et légumes ou sautant des repas.

Les changements touchent aussi à la santé, domaine où les ménages pauvres se restreignent "significativement plus" que les autres. 31% ont renoncé à des soins dentaires (contre 15% des ménages en général) et 22% à des soins optiques.

59% des ménages pauvres dépenseront moins à Noël que l'an passé (contre 48% de la moyenne des ménages).

La crise conduit tout le monde à comparer davantage les prix, mais les ménages pauvres privilégient plus que les autres les magasins discount et se refusent tout achat "coup de tête".

Ce "baromètre social", qui sera renouvelé tous les trois mois, confirme l'analyse des associations d'aide aux démunis, qui avaient récemment alerté sur l'aggravation de la précarité, antérieure à la crise financière, mais s'accentuant à cause d'elle.

(pour cette enquête, le Crédoc a interrogé 1.000 ménages moyens et 450 vivant sous le seuil de pauvreté)

Publié le 23/12/2008

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