Vaccination des ados contre le Covid-19 et attestation des 2 parents...séparés ?
Emmanuel Macron a annoncé que la vaccination contre le Covid-19 pour les adolescents entre 12 et 17 ans serait possible et c'est le cas depuis mardi 15 juin 2021, en respectant un protocole précis qui peut s'avérer délicat à suivre pour les parents séparés ou éloignés géographiquement. (le projet de loi de gestion de la crise sanitaire adopté par le Parlement dimanche 25 juillet 2021** modifie les données).
Le protocole de vaccination des adolescents avec l'accord des deux parents
Les 12-17 ans peuvent donc aujourd'hui se faire vacciner, uniquement avec le vaccin Pfizer-BioNTech à ce jour, le seul à être agréé. Bien que les formes graves de coronavirus sont rares chez les jeunes, cela va permettre d'augmenter la couverture vaccinale et de se rapprocher d'une immunité collective. En outre, ils vont pouvoir retrouver une vie scolaire en présentiel ainsi qu'une vie sociale plus "normale" tant indispensable à cet âge où l'on se cherche sur bien des aspects ; leur équilibre psychologique en sera amélioré.
Obtenir l'accord des deux parents en conflit
Il ne suffit pas de prendre rendez-vous via les plateformes de réservation en ligne pour obtenir un créneau en centre de vaccination, mais il va falloir l'accord - outre de l'adolescent lui-même - de ses parents. C'est là que le bât peut blesser, précisément au sein des couples divorcés dont la séparation a été conflictuelle, sans maintien d'aucune relation par la suite.
Lorsque l'autorité parentale est partagée par les deux parents, ce qui est le cas dans la grande majorité des familles, les deux doivent donner leur accord en remplissant une attestation téléchargeable (PDF) sur le site du ministère de la Santé.
Le jour J, il suffira que l'adolescent se présente seul ou accompagné d'un parent*, avec au choix :
- une attestation signée par les 2 parents,
- une attestation signée uniquement par le parent présent qui alors "déclare sur l'honneur que Mr, Mme X, en qualité de parent cotitulaire de l'autorité parentale, a donné son autorisation à la vaccination contre la covid-19 de l'enfant ci-dessus désigné".
Dans cette seconde hypothèse, la vaccination est donc considérée comme un acte non usuel de l'autorité parentale nécessitant l'accord des 2 parents. En cas de conflit entre les parents séparés et/ou en cas d'éloignement géographique rendant compliqué la deuxième signature, que va-t-il se passer si un parent atteste sur l'honneur que son ex-conjoint est d'accord alors qu'il ne l'est pas ou n'a pas été sollicité ? D'autant que les centres de vaccination ne connaissent pas les familles comme peuvent les connaitre les médecins traitants généralistes.
D'ailleurs ladite attestation précise également que pour les 12-17 ans "souffrant d'une pathologie à très haut risque de forme grave de Covid-19, la vaccination recommandée, dont le bénéfice risque individuel pour le jeune est évaluée favorablement par un professionnel de santé, peut être considérée comme un acte usuel de l'autorité parentale, et donc relever de l'autorisation d'un seul des deux titulaires de l'autorité parentale."
Il aurait été certainement plus sage de considérer la vaccination contre le Covid-19, quelle que soit le cadre (sauf contre-indication médicale) comme un acte usuel de l'autorité parentale. Cela aurait évité de réactiver des conflits inutiles...
* Edit : depuis le 23/06/2021, l’adolescent mineur peut venir à son rendez-vous de vaccination seul ou accompagné de l'un de ses parents (ou titulaires de l’autorité parentale), mais il doit toujours impérativement présenter l’autorisation parentale à la vaccination contre la Covid-19 remplie et signée comme mentionné plus haut pour se faire vacciner.
** Edit : le projet de loi de gestion de la crise sanitaire adopté par le Parlement dimanche 25 juillet 2021, qui devrait entrer en vigueur début août prévoit que les adolescents de 12 à 16 ans puissent se faire vacciner avec l’accord d’un seul parent, et que ceux de 16 à 18 ans, n'aient pas besoin de l'accord parental.
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