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Les familles monoparentales touchées par le mal-logement

Le 18ème rapport de la Fondation Abbé Pierre, dévoilé aujourd'hui par Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation, dénonce le mal-logement en France qui s'aggrave, et ce, malgré les premières mesures du gouvernement pour lutter contre ce fléau.

Selon la Fondation, 685.000 personnes sont dépourvues de logement personnel en France (dont 133.000 sans domicile fixe), mais au total 3,6 millions sont "non ou mal logées" et plus de 5 millions sont "fragilisées" par la crise du logement.

La crise économique rend les plus modestes, les premiers touchés par la montée du chômage et de la pauvreté. Chez les locataires, "les impayés progressent" et de "nouveaux records" ont été atteints pour les expulsions (113.000 en 2011).

En 2011, plus de 6 millions de ménages ont bénéfié d'une aide au logement, soit le "niveau le plus élevé" depuis la création de ces aides.

L'explosion du nombre de familles monoparentales (1,7 million de ménages) génère aussi de nouvelles situations de mal-logement, auxquelles répondent mal les politiques publiques. Il faudrait "plus de réactivité et de souplesse face à une multiplication des étapes de la vie", demande la Fondation.

La Fondation cite l'exemple de Perrine, 30 ans, qui vit dans un logement social avec ses trois enfants en garde alternée. Mais dans le calcul des aides au logement, ses enfants sont pris en compte pour son ex-conjoint et elle ne reçoit que 72 euros d'APL. Impossible pour elle de garder son 4 pièces, avec 770 euros le loyer pour un salaire de 1.138 euros.

En attendant la grande loi-cadre sur le logement et l'urbanisme prévue en juin, la Fondation salue d'ores et déjà l'encadrement des loyers à la relocation, le passage de 20 à 25% de logements sociaux par commune dans la loi SRU, ainsi que la cession de terrains publics pour en construire. Mais pour atteindre l'objectif de produire 500.000 logements par an, dont 150.000 logements sociaux, comme préconisé dans le "Contral social" qu'avait signé le candidat Hollande, il faudra que l'Etat s'implique davantage financièrement, insiste la Fondation.

Elle réclame surtout une vraie "cohérence" de la politique du logement, pour que les plus modestes, fragilisés par la crise, ne se retrouvent pas à la rue, contraints alors de faire appel à l'hébergement d'urgence déjà totalement engorgé.

Téléchargez le rapport 2011 sur le mal-logement de la fondation Abbé Pierre.

Publié le 01/02/2013

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