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Les familles monoparentales, premières victimes de la crise : colloque du 15 novembre 12

Le colloque sur "les familles monoparentales, premières victimes de la crise économique", organisé à l'initiative de la Fondation K d'Urgences, réunissait de nombreux experts, jeudi 15 novembre 2012 au Sénat.

Une famille sur cinq est aujourd'hui composée d'enfants et d'un seul parent (la mère dans 85% des cas), soit plus de deux millions de foyers.

Le nombre des familles monoparentales a plus que doublé en quarante ans et ne cesse de croître. Il a augmenté de 10% entre 1999 et 2005, selon l'Insee.

Colloque K d'urgence au Sénat

"Les premières victimes de la crise aujourd'hui ce sont elles, et on ne le dit pas", a déploré jeudi l'ancienne journaliste Christine Kelly, membre du CSA, et présidente de la fondation K d'Urgences.

Leur taux de pauvreté est évalué à 35% par l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (Onpes), soit 2,5 fois plus que l'ensemble des familles.

Car ces femmes, qui élèvent seules leurs enfants et sont souvent contraintes de les garder elles-mêmes faute de moyens ou de places en crèches, sont davantage touchées par le chômage. "Elles sont plus souvent exclues du marché du travail ou titulaires d'emplois précaires", a relevé Nathalie Gelot, secrétaire général de l'Onpes.

Najat Vallaud-Belkacem

"Un grand nombre d'entre elles sont dans l'obligation vitale d'accepter des emplois à temps partiels contraints", a aussi reconnu la ministre des Droits des Femmes Najat Vallaud-Belkacem. "Ces familles ont subi très fortement la hausse des loyers ou des prix de l'énergie, leur situation n'a cessé de se dégrader", a-t-elle relevé.

Plus pauvres, elles sont davantage victimes du surendettement: "près d'un dossier sur deux est celui d'une famille monoparentale", a témoigné Jean-Louis Kiehl, président de Crésus, association de lutte contre le surendettement, rappelant qu'un dossier était déposé toutes les deux minutes en France.

"Comment tenir son budget quand il faut choisir entre sa famille et son travail, que les charges augmentent bien plus vite que les revenus ou que le découvert bancaire autorisé absorbe toutes les ressources en début de mois ?", a-t-il lancé.

Un quart des familles monoparentales serait aussi en "situation de surpeuplement" selon l'Insee, c'est-à-dire vivant dans des logements trop petits.

Les aides sociales "permettent à un certain nombre de familles d'échapper à la pauvreté", a estimé Yvon Merlière, directeur général du Credoc.

Des aides existent en effet pour aider les foyers monoparentaux, souvent ciblées sur les plus pauvres, comme l'Allocation parent isolé, créée en 1976 puis fondue dans le Revenu de solidarité active (majoré pour les parents isolés) en 2009.

Mais bien souvent, elles ne suffisent pas. Surtout en cas d'impayés de pension alimentaire. "Séparée en 2009, je n'arrive toujours pas à divorcer car mon mari est aux abonnés absents", a raconté jeudi Gaël, (BIEN Gaël), maman de deux filles de six et huit ans. "Pendant quinze mois, je n'ai reçu aucune pension et depuis un an, je ne la touche que partiellement car le papa refuse de dire où il est", a-t-elle poursuivi.

Certaines familles restent tout simplement démunies face aux difficultés qu'elles rencontrent au quotidien. "J'élève seule un enfant handicapé depuis sept ans", a témoigné Fatma. "Je suis obligée de prendre des congés sans solde pour m'occuper de lui pendant les vacances scolaires, je n'ai pas cinq minutes pour souffler, je n'ai pas de vie de femme".

Najat Vallaud-Belkacem, qui ouvrait le colloque, a promis jeudi que, lors de la conférence nationale sur la pauvreté et l'exclusion, prévue les 10 et 11 décembre, le gouvernement "ferait des propositions sérieuses pour lutter contre les impayés des pensions alimentaires".

Publié le 16/11/2012

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